L’édition 2023 du festival Jazz in Marciac a vu l’installation d’une animation inédite, probablement jamais réalisée dans aucun festival de musique.

Le KIOSK à musiques a proposé au public du festival, une expérience d’écoute de musique enregistrée sur un système de reproduction sonore non conventionnel.
Ce système d’écoute est le fruit d’une quête de plusieurs décennies, à la poursuite d’une restitution la plus fidèle possible de la musique enregistrée (vinyle, CD, fichier numérique). On trouve rassemblées dans ce système les technologies passées et actuelles, depuis les débuts du cinéma parlant et du téléphone, jusqu’aux dernières applications numériques et informatiques.
Cette passion pour la belle sonorité trouve à s’exercer dans le cadre associatif, au sein de communautés d’amateurs comme MÉLAUDIA.

Les titres musicaux proposés à l’écoute étaient extraits des collections personnelles des organisateurs. Les visiteurs qui sont venus avec leurs propres supports musicaux ont eu la possibilité de faire passer des morceaux de leur choix sur le système en place.

Cette mise en œuvre a été l’occasion de mettre la lumière sur la « production locale », les vinyles pressés à Marciac par Garcia & co. Quelques exemplaires des catalogues SAM RECORDS et THE LOST RECORDINGS étaient proposés à l’écoute, ainsi que les vinyles AKELSON, disponibles à l’écoute et à la vente.

Le KIOSK proposait également une expérience auditive inédite, l’écoute de prises de son « sortie de studio » de diverses provenance.
Deux concerts ont été organisés dans le cadre du KIOSK, ils ont donné lieu à une captation sur le vif, et les prises résultantes réécoutées sur le système en place. Une expérience que le grand public ne se verra pas souvent proposer.

Une jonction s’est faite avec la médiathèque voisine qui accueillait Geoffrey Moss, pour la présentation de la biographie d’un batteur anglais méconnu, Phil Seamen. Cet exposé a été suivi par l’audition sur le système d’écoute du KIOSK d’extraits musicaux sélectionnés par le conférencier.

Un grand merci à Monsieur Guilhaumon pour avoir permis la mise en place de cet évènement.
Ả la logistique et à la manutention, l’aide de Georges, Simon, Diogo, Christophe, Henri a été bienvenue. Merci à eux.

Mise en place du système

Un moment délicat : installation à la verticale des pavillons pour permettre le vissage des compressions puis bascule dans la position de travail.

On avait déjà occupé cette salle lors une précédente réunion en février 2018. Cette fois-ci, il a été décidé de positionner le système sur le même axe mais à l’opposé.
On remarquera que par rapport à 2018, la salle a reçu des panneaux acoustiques ont été posés au plafond et à quelques endroits des murs latéraux. Nous sommes venus avec neuf panneaux absorbants : 2 aux coins avant côté enceintes, 4 en position médiane latéralement, 3 à l’arrière devant les parois vitrées.

Positionnement des enceintes selon les préconisations de Jean Hiraga : 2,80m entre les enceintes, premier rang à 3,60m. Il restait à jouer avec le pincement des VOT pour trouver la meilleure image.

Un p’tit Luther Allison pour valider l’installation.

Le système en écoute

Le matériel mis en œuvre est en grande partie constitué des éléments de celui qui tourne chez moi à la maison :

• lecture vinyle DENON DL103+DENON 304+TECHNICS SL1100+prépré HIRAGA Autographe
• lecture CD PIONEER PD-S505
• lecture fichier Audirvana+APPLE MacBook Air
• interface numérique SINGXER
• dac SONCOZ
• pré RIAA Maison de l’Audiophile Le Tube
• pré passif KHOZMO
• ampli Maison de l’Audiophile Hiraga 20W v1
• ampli Maison de l’Audiophile Hiraga 20W v2
• ampli Maison de l’Audiophile 50W Kanéda
• ampli Hiraga 8W ∈.Christophe
• ampli Hiraga 30W ∈.Gérard
• grave VOT WESTERN ELECTRIC 825+ALTEC 515
• médium pavillon 15 cellules PHILIPS 2331+ALTEC 288C
• aigu TAD2001+pavillon Delbauve profil JMLC
• sub double MAGNAT Omega 380

L’environnement

Les activités du KIOSK ont trouvé une résonnance avec d’autres structures du microcosme du festival :

• l’usine de pressage de vinyles GARCIA&co
• la médiathèque municipale qui avait organisé la conférence de Geoffrey Moss
• l’installation éphémère à la Peñac de Jerôme, disquaire de collection

Le public

L’audience a quelque peu tardé à décoller. L’animation avait été tardivement déclarée donc très mal relayée. L’affichage en période de festival est un combat, les places sont convoitées, tant il y avait d’évènements qui veulent se faire connaître, petits ou grands, locaux ou à proximité. Mais au fil des jours, le bouche à oreille a commencé à fonctionner, les collègues de l’Office du Tourisme ont relayé, on a eu des visiteurs en plus grand nombre. Avant-dernier jour du festival, le concert du duo Cirla/Trolonge a fait salle comble.

On peut distinguer deux grandes catégories de public, les festivaliers qui sont là pour profiter de la fête, ensuite les professionnels divers (commerçants, exposants, musiciens, techniciens, bénévoles, …). Parmi ces derniers, les musiciens et les techniciens qui n’ont jamais le temps, les autres selon leur agenda peuvent se dégager un peu de temps libre.

Les rencontres

. Cela faisait plusieurs saisons que j’invitais Alex Duthil à venir jeter une oreille sur mon système, à l’occasion de son passage à Marciac. En effet, l’écoute de son émission OpenJazz m’a permis de détecter dans ses propos une sensibilité au beau son. Invitation sans suite jusque là, en raison sans doute de la distance à l’épicentre du festival.
Cette fois-ci, je me suis promis qu’il n’allait pas y couper, mon système étant installé en ville pendant la durée du festival. Ce qui fût fait, nous avons eu le plaisir de la visite d’Alex Duthil accompagné de toute son équipe.

. Un amateur assidu venu au KIOSK trois jours de suite a sollicité un conseil d’achat en matière de platine vinyle. Je l’ai accompagné à la boutique de Jérôme, qui en complément de son activité de disquaire, propose aussi du matériel de seconde main. Une option bien plus qualitative que les offres grand public des pousseurs de carton du marché.

. Une autre rencontre remarquable, celle d’un autre amateur qui a proposé l’écoute de prises retravaillées de quelques grands albums bien connus.

. Comme chaque année, j’ai eu le plaisir de la visite (et de l’aide) de fidèles amis, Christophe, Daniel, Jeff et encore d’autres, je ne peux tous les citer.

Quelques enseignements

En premier lieu, ce qui était attendu, la transposition de mon système dans un espace beaucoup plus grand et mieux adapté donne une image plus grandiose, permet une capacité de jouer bien plus fort sans saturer.

Au chapitre du comportement des différents amplis, le 8W est très bon, très fin dans le médium et le haut, mais complètement insuffisant dans le grave.
Cette salle a permis de percevoir des différences que je n’entendais pas (ou différemment) chez moi. Par rapport aux deux 20W Hiraga, le 30W de Gérard est apparu un peu vert, présentant une pointe d’acidité dans le médium. Le 20W v2 paraissait un poil plus soyeux que tous les autres dans le médium, à bon escient ?
Le 50W Kanéda a mis tout le monde d’accord, il s’est révélé impérial, tenant le bas d’un poigne de fer, distillant un médium et un haut de toute beauté.
Je connais bien deux amplis invités (20W v2 et 30W) pour les avoir eus à l’essai à plusieurs reprises. Je les avais écoutés juste avant la mise place à Marciac et j’ai refait les comparaisons juste après.
Indubitablement, les écoutes dans cette salle ont révélé des choses que je ne perçois pas chez moi !

Certains appareils anciens s’accomodent mal du secteur d’aujourd’hui, qui se trouve être plus proche du 240v que du 220v historique. C’est le cas de mon 20W qui se met rapidement à vibrer du transfo. La solution, hormis le remplacement du transfo consiste à le brancher via un yransfo abaisseur.
Un matin, en relançant le système j’ai branché le 50W via mon autotransfo. Je disais plus haut qu’il était sensible au beau son – c’est Alex qui le premier a souligné le défaut dans le grave. Le fautif était l’autotransfo, il limitait les appels de courant et bridait la dynamique du système. Cet autotransfo qui allait bien pour le 20W était à la peine pour alimenter le 50W. Tout est rentré dans l’ordre après l’avoir rebranché en direct sur le secteur.

Un autre constat, somme toute logique quand j’y repense.
En rentrant, j’ai remis enceintes et sub sur coupelles/billes. J’ai de suite trouvé un bas plus tendu, plus propre. Je l’avais déjà constaté lorsque j’avais adopté ce système il y a déjà quelques paires d’années. Cependant, au retour du précédent déménagement du système en 2020, j’avais eu la flemme des les remettre et j’ai vécu avec les enceintes sur roulettes tout ce temps là. Quelle erreur …

Du matériel est resté sur la touche :
.le dac RASPI ALLO Boss 2 n’a pas voulu être reconnu en DLNA
.le pré FOSI apportait une ronfle qu’on n’a pu dompter
.la paire d’ampli McIntosh C26 a posé quelques difficultés de mise en route, un des blocs produisait des crachotements pas très rassurants

Un invité

Un ami commun m’avait mis en relation avec Jean-Christophe Crozel, festivalier régulier mais également constructeur de son état.
Je lui ai fait une place pour installer son système et on s’est partagé les créneaux horaires pour jouer de nos systèmes en alternance.

La conférence « Phil Seamen » par Geoffrey Moss

Le vendredi 28 juillet, la médiathèque accueillait Geoffrey Moss, venu présenter la biographie de Phil Seamen, un batteur anglais des années 50-60. À l’issue de la conférence, le public a été invité à écouter au KIOSK quelques extraits musicaux sélectionnés par le conférencier.

Merci à la médiathèque et à Muriel pour avoir proposé de faire la jonction avec notre réunion, une initiative qui a été appréciée du public présent.

Les concerts

Deux concerts ont été donnés durant la période. Thomas Schirmann le vendredi 4 août et le Duo Cirla/Trolonge le lendemain.
Les captations sont chroniquées de façon détaillée sur le site AKELSON.

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